Au cours de ces 15 dernières années, j’ai beaucoup appris sur la science et la psychologie liées au cancer du sein. La motivation planétaire pour éradiquer cette maladie est impressionnante, mais les actions ne sont pas encore suffisantes. Une détection précoce et l’efficacité du traitement sont essentielles à la survie des personnes atteintes d’un cancer du sein. Le bon suivi du traitement repose sur les informations et les conseils donnés au patient. Tout aussi important, le médecin doit être à l’écoute du patient afin de comprendre ses objectifs ainsi que ses inquiétudes, qu’elles soient justifiées ou non. Le mécanisme de cette communication est un domaine de recherche encore trop peu étudié. Un problème de communication peut conduire à une sous-optimisation du traitement, une faible participation au dépistage ou un ralentissement du recrutement dans les études cliniques. La sensibilisation des femmes à haut risque, plus particulièrement par rapport à la prévention, est un réel défi et peut s’avérer cruciale pour la réussite d’une étude de prévention. J’attends d’EUPATI qu’elle intègre les objectifs qui correspondent réellement à la logique scientifique par excellence et aux véritables espoirs et besoins des patients.
En Allemagne, plus de 70 000 femmes ont été diagnostiquées avec le cancer du sein. Dans le monde, une personne sur trois sera diagnostiquée avec le cancer dans les prochaines années, un défi pour les professionnels de la santé, tout comme pour les patients et le système de soins. De plus, nous avons besoin d’experts de patients bien informés et formés pour deux raisons : d’abord pour être présents aux conseils consultatifs cliniques et politiques et lors des comités de pilotage, soutenir les patients atteints du cancer et faire entendre leurs besoins ; ensuite, pour communiquer aux patients les informations appropriées sur comment aborder et vivre avec une maladie telle que le cancer ainsi que les options thérapeutiques.